Violences aux enfants, aux adolescents et pratiques sportives en club : prévenir, sensibiliser

Le but n’est pas d'inquiéter exagérément les jeunes avec un exposé sur la pédophilie : les échanges sur ce type de sujet relèvent de discussion avec les parents ou des personnes spécialement formées.

Il s'agit simplement de se donner des indications pour faciliter un fonctionnement harmonieux et dans le respect des mineurs dans le club.

Prévenir

En début d'année, l'entraîneur, la monitrice, l'initiateur, éventuellement avec un dirigeant, une dirigeante du club, doit prendre le temps d'expliquer aux nouveaux pratiquants mineurs et à leurs parents, comment fonctionne notre activité et comment certains gestes, entraînant des contacts physiques, peuvent être inévitables. Mais ces contacts, qui peuvent être très proches de parties intimes et accidentellement portés sur une partie intime restent exceptionnels et limités à la gestion de la sécurité ou à l'apprentissage.

Les éléments à présenter aux enfants et leurs parents :

  • Au club, chaque adulte est attentif à ne jamais se retrouver seul dans un espace clos avec un mineur, que ce soit dans le local matériel, dans l'espace "pharmacie" pour les petits bobos ou dans un vestiaire, dans une voiture lors d'un déplacement à une compétition... De même, il faut expliquer aux enfants, aux adolescents, qu'ils doivent être vigilants et faire en sorte de ne pas être seul ou seule avec un adulte et de veiller à toujours être au moins 2, pour se rendre au vestiaire, aux toilettes (même s'il s'agit d'aller remplir sa bouteille d'eau).

  • Nous pratiquons des activités sportives : à certains moments, les contacts physiques entre personnes sont indispensables ou involontaires. Ces contacts ne sont jamais prolongés, répétés et ne devraient en aucun cas toucher des parties intimes sauf de manière totalement accidentelle lors de chutes ou de manoeuvres de sécurité.

Exemples de contacts physiques possibles :

  1. la mise en place du baudrier : en début d'apprentissage, quand le moniteur ou la monitrice aide l'enfant à serrer les différentes sangles, il ou elle sera amené à toucher la taille, le haut des cuisses. Ce contact est nécessaire pour la bonne mise en place du baudrier et une sécurité maximale. Il reste minime (juste le temps de serrer la sangle). Petit à petit, le cadre apprendra à l'enfant à s'équiper seul. Il n'aura plus à toucher un mineur pendant cette phase.
  2. la parade : en bloc ou avant le premier point d'ancrage d'une voie, la parade permet de limiter les conséquences d'une chute. Le pareur, jeune ou adulte, attrape le grimpeur au niveau de la taille ou sous les bras. Occasionnellement, pour empêcher une chute, il pourra aider le grimpeur en plaçant ses mains sur les hauts de fesses. Enfin, lors d'une chute, parfois, le pareur attrape le grimpeur comme il peut : il pourrait alors être amené à toucher des parties intimes (fesses, poitrine...). Dans ce cas, ce contact se limite au temps de la chute et de la réception. Il ne doit en aucun cas se prolonger.
  3. les situations exceptionnelles : par exemple, la peur bloque un grimpeur débutant dans une voie, il ne peut pas tomber car la corde l'assure, mais il ne peut plus monter, ni descendre. Le moniteur, s'il ne réussit pas à le faire descendre par ses conseils du bas de la voie, sera amené à monter vers lui pour l'aider à descendre. Dans ce cas, les contacts physiques avec l'enfant pour le rassurer, pour le prendre en charge pour la descente sont fréquents. Le moniteur, dans la mesure du possible, prévient l'enfant, et lui explique ce qu'il fait : là encore, les contacts physiques restent limités. Autre exemple, lors de l'apprentissage de la technique d'assurage en 5 temps, bien souvent, le contact avec les mains de l'enfant, facilite à comprendre comment ça marche : il suffit d'expliquer à l'enfant ce que l'on fait et pourquoi on lui tient les mains avec ses propres mains et dès qu'il comprend le geste, le relâcher...
  4. les petites blessures, les peurs et les pleurs : un enfant se cogne, se coince un doigt dans une prise, a peur, se fait mal... Le moniteur, l'initiatrice, l'entraineur n'est ni le papa, ni la maman du jeune, ni l'ostéopathe, ni le kinésithérapeute... Il n'a pas à le consoler en le  prenant dans ses bras, il n'a pas à le masser pendant 5 minutes après un coup. Si le moniteur doit toucher l'enfant suite à un choc ou un coup ou une détresse : toujours demander à l'enfant s'il est d'accord pour ce contact et s'il n'est pas d'accord, agir avec une parole rassurante, par la bienveillance.

Enfin, expliquer aux enfants, aux adolescents l'importance de parler à quelqu'un de confiance s'ils sont confrontés à une situation qu'ils ressentent comme une violence ou comme anormal, que cette violence soit physique ou mentale. Leur rappeler l'existence du 119 et penser à apposer les affiches permettant d'y penser :

Affiche Dans le sport zéro tolérance pour les violences

Affiche enfance en danger 119

Plaquette enfants en danger

Douches et vestiaires : Le passage aux vestiaires n'est pas obligatoire, les jeunes peuvent arriver en tenue, de même la douche après l'activité n'est pas une obligation. Par ailleurs, le cadre ne se change pas dans un vestiaire avec des pratiquants mineurs.

Si vous éprouvez des difficultés à réaliser cette intervention auprès des jeunes du clubs, n'hésitez pas à adhérer à une association d'accompagnement des victimes de violences et programmez avec eux une intervention (voir page Références et contact).

Sensibiliser à l'aide de règles de conduite

Les cadres, (intervenants de terrain et/ou dirigeants) du club, peuvent édicter avec les jeunes (et leurs parents) des règles de conduites (les plaquettes de l'Association Colosse aux pieds d'argile sont une excellente source d'inspiration) :

Au club :

  • l’accès des vestiaires est limité aux moniteurs et parents ; si ce n'est pas le cas, appelle ton moniteur
  • vérifie que la porte des vestiaires est fermée quand tu te changes ; sinon, va la fermer
  • quand tu prends ta douche, tu n’as pas à subir la présence d'adultes ou de plus grands : à chacun sa douche !
  • ton corps t’appartient, personne n’a le droit de toucher tes parties intimes, en dehors des très rares fois où la pratique de l'escalade peut le rendre nécessaire (parade).
  • si tu trouves le comportement d’une personne déplacé ou embarrassant, parles-en à une personne en qui tu as toute confiance
  • pas de photo avec quiconque si tes parents n’ont pas signé l’autorisation proposée par le club en début d’année ou au vestiaire, pas de photos ou vidéos

Si la discussion s'élargit, pour la vie de tous les jours :

  • si tu es dans une situation qui te met mal à l’aise, n’hésite pas à partir et à en parler
  • dans la rue, si tu te fais accoster et que tu sens la situation très dérangeante, n’hésite pas à crier et à te réfugier dans le 1er endroit public (commerce…)
  • si tu vois un copain en difficulté, n’hésite pas à lui poser des questions, à parler avec lui. Propose-lui ton aide

Pour internet et les réseaux

  • ne parle pas et surtout, ne donne pas de données personnelles (adresse, n° de téléphone, photos…) à des personnes que tu ne connais pas en chair et en os,
  • n’accepte pas de rendez-vous, car ton contact internet n’est peut-être pas un jeune de ton âge,
  • n'oublie jamais que tout ce qui est posté sur l'un ou l'autre des réseaux reste indéfiniment sur la toile (même quand on essaie de supprimer) : je ne poste jamais de photo de moi montrant mes parties intimes...

Vous pouvez également utiliser les outils de communication du ministère des sports.