Violences aux enfants, aux adolescents et pratiques sportives en club : prévenir, sensibiliser

Pour éviter ces fléaux, le cadre ou toute personne qui se retrouve en situation de superviser des mineurs, quelle que soit sa qualification (dirigeant ou dirigeante, initiateur, monitrice, entraîneur, juge ou officiel de compétition, accompagnateur...) et son statut (bénévole ou professionnel) doit être :

  • irréprochable,
  • vigilant.

Etre irréprochable

La différence de statut entre cadre et pratiquant mineur peut conduire à certains excès ou abus en tout genre car le cadre exerce autorité et ascendant sur le jeune. Dans un tel environnement, les cadres, professionnels ou bénévoles, doivent adopter une conduite irréprochable. Ils doivent notamment fixer les limites de leurs relations avec les mineurs.

Les bonnes conduites :

  • S’attacher à adopter une attitude exemplaire et projeter une image positive : par exemple, ne pas boire, fumer, voire prendre des substances illicites en présence des enfants, des adolescents, éviter les blagues indécentes en présence de mineurs... De même, les dirigeants du clubs et/ou les encadrants n'organisent pas de soirée festives à leur domicile avec des mineurs. Enfin, même si notre fédération présente un taux de féminine supérieur à 40%, le taux de cadres masculins reste largement majoritaire : soyez vigilants dans vos propos vis-à-vis des femmes (pas de discriminations,  éviter les propos sexistes, les agressions verbales voire physiques...)
  • Prendre conscience de l’autorité exercée sur les enfants, les adolescents, en raison de son statut et rester dans le cadre de ses fonctions : pour éviter tout problème, le mieux consiste à interdire au club les relations amoureuses entre entraîneurs et pratiquants de moins de 18 ans, entre dirigeants et mineurs. En effet, la loi prend en compte la différence d'âge existant entre la victime et l'auteur des faits et l'autorité que celui-ci exerce sur la victime : entre l'entraîneur de 30 ans et  un jeune de 16 ans, différence d'âge et autorité exercée sont flagrantes.
  • Connaître les limites à ne pas franchir et être conscient des implications que certains gestes/comportements/paroles peuvent avoir. Les contacts physiques fréquents, prolongés n'ont pas lieu d'être ; les paroles blessantes ("t'as grossi" "t'es gros"), les dénigrements ("t'es nul"...) peuvent avoir de graves conséquences psychologiques (sans parler d'insultes ou de menaces entre entraîneur et entraîné...). Les punitions suite à de mauvais résultats en compétition n'aident pas à rebondir et sont à proscrire. Si l'intérêt de la préparation mentale est démontrée, la transformation de l'entraîneur en "gourou" manipulateur de l'athlète est à bannir. Avoir une attitude raisonnable dans l'utilisation des réseaux sociaux avec des athlètes (le cadre n'est pas le photographe du sportif) ou lors du suivi des athlètes sur les réseaux sociaux...
  • Etre vigilant sur les marques d’affection qu’un enfant pourrait témoigner à un adulte, pouvant être jugées déplacées ou embarrassantes : établir des consignes claires et éviter de recréer les conditions d’un tel comportement,
  • Ne pas séduire ou se laisser séduire : par exemple, lors des temps d'attente en compétition, ne pas autoriser un adolescent à s'assoir sur les genoux de la monitrice... (ou une adolescente...)
  • Le bizutage (des plus grands vers les plus jeunes) peut vite s'installer : surveillez les intercours avec des catégories différentes (le cours des grands fait suite à une séance jeunes), l'ambiance dans les vestiaires peut vite dégénérer...
  • Etre attentif aux regards portés vers des pratiquants ou pratiquantes,
  • Prendre des bonnes habitudes : ne jamais laisser un enfant partir seul aux toilettes ou au vestiaire remplir sa bouteille d'eau ; accepter d'avoir des parents qui assistent à vos cours (s'ils ne les perturbent pas) permet d'avoir toujours au moins 2 adultes en présence des enfants.
  • Lors des sorties, des déplacements en compétition, des stages, avec hébergement (et parfois nuits sous tentes), reposez les règles : au moins 2 adultes présents tout au long du déplacement, si hébergement, garçons/filles séparés, encadrants séparés des jeunes, douches séparées, un adulte ne se douche pas en même temps que les enfants (et pas de mineurs, la nuit, dans le camping car du cadre...) Veillez à ce qu'il n'y ait aucune personne non autorisée présente dans les chambres, les bâtiments.
  • Plus généralement, être respectueux envers tous les jeunes mineurs,
  • Eviter les situations ambigües pouvant être compromettantes.

(source DRJSCS Ile de France : lutter contre la maltraitance)

Concrètement :

Le but est de protéger l’enfant, l'adolescent mais aussi protéger l’éducateur, la monitrice, l'entraîneur, l'initiatrice, le dirigeant, la présidente, des arbitres (par exemple contre de fausses allégations) et éviter des situations qui pourraient être mal interprétées.

Protéger l’enfant :

  • Porte des vestiaires close : frapper et s'annoncer avant d'entrer.
  • Accès des vestiaires, limité aux éducateurs et aux parents sollicités (si un parent s’occupe d’un autre enfant, vérifier autorisation)

Protéger aussi l’éducateur, l'éducatrice, le dirigeant, la dirigeante... :

  • Pas de bise pour se saluer mais un chek ou un simple bonjour (et en période de gestes barrières contre l'épidémie, chacun joue le jeu)
  • Jamais seul avec un enfant dans un endroit clos (vestiaire, local à matériel, voiture...)
  • Ne pas se doucher avec les enfants
  • Lors des déplacements ou des covoiturages, installer les mineurs à l’arrière
  • Pour les déplacements ou des covoiturages, instaurer un point de départ et de dépose : ne ramenez pas un enfant seul chez lui.
  • En cas de contact avec un ou des jeunes par applications ou SMS ou email, parents en copie : soyez vigilants aux photos que vous envoyez (pas de photos choquantes, pornographie...),
  • Avec les jeunes, que l'on entraîne depuis plusieurs années, la frontière entre intervention au club (programmée, organisée par le club) et sorties privées devient souvent étroite. Nous déconseillons aux intervenants des clubs d'inviter des mineurs à des sorties individuelles et privées. Si vous le faites, prévenez les parents et agissez comme vous le feriez en club (au moins 2 adultes, jamais de jeune seul avec vous, accord des parents...) et ce pour tout type de sortie : grimpe sur le pan privé du cadre, sortie en sites naturels ou en salle privée pour un entraînement supplémentaire du dimanche...

(source : association Colosse aux pieds d'argile)

Etre vigilant

Cette vigilance ne concerne pas uniquement les atteintes sexuelles, mais aussi les problèmes de maltraitance, brimades, bizutage…

source : Colosse aux pieds d'argile

Il faut une vigilance proportionnée : plus le nombre d’indices s’accroît, plus la vigilance doit être accrue. Sachant que tout changement doit être soudain, inhabituel et disproportionné.